Le traitement de la lèpre repose sur 3 axes :

1

Le traitement de l’infection à M. Leprae par une association d’antibiotiques pendant plusieurs mois que l’on appelle polychimiothérapie antibiotique (PCT).

2

Le traitement des réactions excessives des défenses immunitaires contre M. Leprae par des immunomodulateurs.

3

Le traitement fonctionnel et médical des conséquences physiques et de la douleur.

Les objectifs de ces combinaisons de traitements sont :

La guérison sans séquelle

Plus le traitement de ces 3 axes est débuté précocement et plus les chances de guérison sans séquelle sont élevées. Cela est conditionné par un accès aux soins facilité, une bonne connaissance de la maladie par les soignants pour établir un diagnostic rapide sans errance et un suivi médical spécialisé et prolongé.

La contrôle de la contagiosité de la lèpre

C’est en établissant un diagnostic précoce et en traitant rapidement les personnes atteintes de lèpre que l’on pourra diminuer la contagiosité de la maladie. Les formes multibacillaires sont les plus contagieuses.

Le dépistage de l’entourage des cas nouvellement diagnostiqués de lèpre est fondamental. Il permet de rattraper des diagnostiques de lèpre des personnes qui s’ignoraient atteintes, et de prévenir l’infection chez les personnes de l’entourage n’ayant pas de signe de lèpre.

Les recommandations OMS* 2018 proposent à l’entourage un schéma de chimioprophylaxie.

Un autre objectif, que les traitements médicamenteux ne peuvent pas atteindre seuls, est le maintien de la vie familiale, sociale et professionnelle du patient atteint de lèpre. L’exclusion est une complication de la lèpre qui ne peut être combattue que par l’éducation autour de la maladie et de sa stigmatisation et la modification des lois et politiques locales maintenant cet état d’exclusion.

* L’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, a proposé une classification des formes de lèpre selon leur charge forte ou faible en M. Leprae.
Cette classification, simple et facile d’utilisation, permet de guider le choix de la durée du traitement, d’anticiper le type de réactions immunitaires et estimer le degré de contagiosité de la personne atteinte de lèpre.

La classification OMS reconnait ainsi deux formes de lèpre :
La forme paucibacillaire : le patient atteint présente peu de lésions (< 5), des défenses immunitaires suffisantes pour limiter la charge bacillaire de M.Leprae et est considéré comme peu contagieux
La forme multibacillaire : le patient atteint présente de nombreuses lésions (> 5), des défenses immunitaires insuffisantes pour limiter la charge bacillaire en M.Leprae et est considéré comme plus contagieux